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Jeanne était l'indomptable, la fougueuse héritière des cognacs Lavigne. A vingt et un ans, en 1903, elle avait abandonné sa confortable demeure familiale pour fuir dans la lointaine Europe centrale et mener la vie de préceptrice des grandes familles de l'aristocratie polonaise. La voilà de retour trois ans plus tard, obligée de rentrer en France parce qu'elle attend un enfant de Stefan Korff, l'industriel papetier qu'elle aimait.
On la croit revenue à des sentiments raisonnables. Elle accepte d'épouser Louis, son fiancé d'autrefois, qui veut bien reconnaître l'enfant qu'elle porte. Mais quand Stéphane est né, l'envie d'aventure harcèle de nouveau la jeune femme. On lui offre un poste de préceptrice à Alexandrie. Elle part comme cinq ans plus tôt, avec la même passion et la même exaltation romanesque. Et c'est là-bas qu'elle le retrouve, lui, Stefan, qu'elle avait cru perdu et qui ne l'avait jamais oubliée.
Il a inventé pour elle une Amérique fabuleuse, où il lui propose de la conduire avec son enfant. Elle n'hésite pas, elle le suit. Mais la guerre est proche. Les bottes des soldats vont marteler les terres de l'Europe centrale. 1917 et la Révolution soviétique arracheront à Jeanne les lambeaux d'un bonheur qui s'est perdu un jour d'hiver dans les marais noirs de Mazurie... Il neige encore à Varsovie fait suite à Jeanne la Polonaise.
I : aventure de Jeanne s'achève avec La Force des larmes.

Hiver 1794. Chargées par le gouvernement révolutionnaire d'anéantir le soulèvement vendéen, les colonnes infernales du général Turreau sèment la terreur et la désolation sur leur passage. Promises au massacre, deux mille personnes - hommes, femmes, enfants, vieillards - doivent fuir leurs fermes incendiées. Elles trouvent refuge au cúur de l'impénétrable forêt de Grasla. L'hiver est particulièrement rigoureux cette année-là. Chaque jour est un combat, chaque nuit une épreuve. Pourtant les réfugiés survivent. Mieux, en dépit de la neige et des pluies incessantes, en dépit des privations et des morsures du froid, ils réinventent un monde, construisent des huttes, une église, et même un hôpital au cúur de la forêt. Livrés à eux-mêmes au milieu du chaos, ils donnent naissance à une véritable ville... " Un très bon roman. " Notre Temps

Comment vivre avec un sentiment d'abandon depuis l'enfance ? En ces années 1960, Jeanne a grandi de famille d'accueil en famille d'accueil. Elle raconte sa vie, ses petites sœurs retrouvées et celle qui a eu plus de chance... Nous ne savions pas ce qui nous attendait... Jeanne se souvient. L'été 1960 s'achève, elle a sept ans. L'Assistance publique les a confiées, elle et ses deux demi-soeurs, à mademoiselle Eugénie qui vit avec ses parents au château des Marguerites. Jeanne a connu les coups et les brimades, avant. Ici, elle goûte, le coeur à peine apprivoisé, à une certaine insouciance : soigner les bêtes, déguster la bonne brioche chaude... Un jour, tous se pressent autour d'un bébé dans son berceau drapé de blanc. "Ta petite soeur", a murmuré Mademoiselle, les yeux brillants. Jeanne, petite marguerite, voudrait juste qu'on l'aime, un peu, vraiment, beaucoup. Mais elle comprend qu'on ne lui dit pas tout... D'une plume magnifique, Yves Viollier fait vivre une voix de l'enfance, celle, véridique, de Jeanne, qui, devenue grande, cherchera partout sa place et le chemin de la résilience. Un roman bouleversant.

En neuf souvenirs, Antoine, l'alter ego de Yves Viollier, nous tend ce miroir qui renvoie à des histoires qui sont autant de diamants de la mémoire. Ce ton si juste du romancier, c'est autant celui du poète que celui du mémorialiste des vies ordinaires, celles qu'ont vécu nos aïeux. Antoine ne veut rien perdre du temps de l'enfance et des chemins creux de Château- Fromage. C'est son socle. Tout part de là. Sa mémé Lise le prenait par la main et lui ouvrait les yeux au monde. Il pédalait sur son vélo et éprouvait ses premiers émois auprès de Cocotte, la garde-barrière. Son horizon tutoyait l'infini. Et les voix, les gestes, les bonheurs et les souffrances de ceux qui l'ont aidé à grandir sont autant de diamants de la mémoire. Olympe qui aimait les hommes, Irma qu'on a mal aimée, Marcellin que l'amour a fui, Henri qui est allé le chercher de l'autre côté de la terre. C'est le regard du mémorialiste des vies ordinaires qu'Yves Viollier pose avec douceur sur ses personnages.