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De Balzac, éternel amoureux de la Loire et de la Touraine lumineuse à Stendhal, touriste grincheux prisonnier des sables du fleuve sur son bateau à vapeur, les écrivains du XIXe siècle sont passés par le Val de Loire, s'y sont arrêtés pour quelques jours de voyage, parfois même y sont restés, et surtout l'ont raconté chacun selon leur sensibilité. Après l'âge d'or de la Renaissance et les multiples hommages rendus par les plus grands poètes français à cette inimitable région, les voyageurs du XIXe siècle livrent un discours riche, varié, parfois dicté par l'humeur du moment, mais plus libre, plus intime, plus vivant. Du pamphlet au roman historique, du récit de voyage à la chanson, ils nous convient à redécouvrir le Val de Loire, à le regarder sous tous les angles, sans a priori, à travers sa beauté calme, son climat capricieux, sa paresseuse mélancolie. Loin de délaisser le fleuve, ses rives, ses villes et ses châteaux, les écrivains continuent de les décrire avec passion souvent, irritation parfois, les rendant pour ainsi dire éternels.

En s’associant à l’initiative du Conseil général pour un inventaire des arbres remarquables de Maine-et-Loire, le CAUE a voulu faire œuvre utile. D’abord parce que le patrimoine arboré de notre département est un élément très fort d’une identité qui, par ailleurs, met largement le végétal au premier rang de son image et de sa réputation. Aussi parce qu’au travers de l’arbre, c’est l’ensemble du paysage qui est considéré et donc l’environnement quotidien de ceux qui fréquentent les villes et les campagnes. L’arbre est bien alors un moyen d’appropriation. Enfin parce qu’une perspective peut être ouverte sur une gestion nouvelle de ce patrimoine, préoccupation publique assez neuve mais pouvant être mise en concert avec les pratiques habituelles de protection du patrimoine architectural et urbain.

Cet ouvrage n’est pas le résumé d’un inventaire qui a pris de longs mois ni une introduction à ce que la collectivité voudra bien en faire mais le fruit d’une relation entretenue entre quelques-uns des plus remarquables arbres recensés et le talent de deux photographes des Services départementaux. La photographie est toujours une rencontre, une mystérieuse mise en relation, elle est ici magnifique et fructueuse. Au fil des saisons, une invitation à un autre regard sur les arbres, ces éléments d’un patrimoine si étroitement associés à notre culture.

Christian GAUDIN

Lorsque la passion des vieilles pierres entraîne une famille dans l'aventure de la restauration d'un château en Anjou, toute sa vie s'en trouve bouleversée. Or cette famille n'est pas n'importe laquelle. Partagée entre la passion d'un père architecte et amoureux du patrimoine et celle tout aussi dévorante d'une mère pianiste, qui passe à un tout petit pas de la célébrité, elle se trouve un terrain commun dans la restauration du vénérable château, devenu dépendance de ferme. Chacun devra se définir une nouvelle place dans cette cellule où les sentiments essentiels s'expriment mal, frôlant parfois la rupture. Pendant que le vieil édifice reprend peu à peu sa force pour affronter de nouveau le temps, les comptes se règlent entre enfants et parents, à travers un récit d'une lucidité tendre, parfois cruelle. La Lettre de château, expression traditionnelle qui désigne le mot de remerciement adressé à son hôte au lendemain de son invitation, devient un roman dans lequel une artiste fragile et insaisissable lutte pour préserver son aura face à un amoureux de ses pierres, que sa passion épargne d'une tourmente qu'il a inconsciemment lui-même provoquée...