Dans la mouvance du haïku de forme libre, et influencé par Hôsai Ozaki (1882-1926), Lika Fujii ne se préoccupe guère du rythme 5-7-5 syllabes (mores en japonais), même s'il s'en approche souvent. De même, la contrainte du mot saisonnier ne lui paraît pas toujours appropriée. Bien sûr, plantes et animaux sont ici croqués avec succès dans le but d'évoquer les sensations ressenties, mais Lika Fujii ne trouve pas toujours dans la nature les images suffisamment fortes pour exprimer ses sombres sentiments. Maladie, mort, sens de l'existence... Lika Fujii saisit avec délicatesse les interrogations qui hantent l'être humain au travers de petites touches mélancoliques, parsemées d'instants riches de sérénité et de gaieté. Shojyora no rinsho gogatsu no kusa no kaze Les filles chantent en canon vent dans les herbes de mai